La Villa ISTHMIA – Avec Marie-Evelyne, remontons le temps jusqu’aux années soixante
Nous ne sommes pas en Grèce, mais bien en France, à Toulon, au bord de la Méditerranée.
La réputation des demeures du Mourillon et plus au Sud, en direction de Sainte-Marguerite et d’Hyères celles du Cap-Brun, n’est plus à faire.
Historiquement, ce secteurs a toujours été par mis les plus prisés
Le quartier du Cap- Brun fait la part belle aux résidences et villas les pieds dans l’eau, avec jardin et j’ai la chance d’y vivre.
Un blog ça permet de voyager à travers le monde mais aussi à travers le temps.
Mes articles ont atterri par hasard sur l’ordinateur de Jean-Daniel P. qui m’a depuis apporté quelques éclairages sur la Villa Isthmia juste avant qu’elle ne disparaisse pour laisser la place à notre belle résidence.
Samedi 3 avril 2021, le message que je reçois me replonge dans l’histoire et dans les jardins de la Villa Isthmia au temps des années 60, avant que celle-ci ne fasse place à notre actuelle résidence.
Il est difficile d’imaginer que cette magnifique demeure, propriété d’une famille privilégiée, ait pu , sans état d’âme, être rasée pour permettre à un plus grand nombre personnes de profiter de ce lieu magique.
Ce lieu auquel je me suis attachée après y avoir vécu maintenant depuis 10 ans.
Avec l’autorisation de mon correspondant je vous communique ses messages et ces quelques photos qui m’ont émue.
Il me plait d’imaginer les merveilleuses vacances que devaient passer tous ces enfants dans cet espace unique, une merveilleuse bâtisse entourée d’arbres millénaires, surplombant la Méditerranée à l’endroit le plus beau de la région.
Si on ferme les yeux on peut même entendre leurs cris joyeux à travers ce parc somptueux et au pied de la falaise le bruit de la mer venant tantôt caresser le rivage avec tendresse, tantôt le brutaliser avec ces violentes vagues qui nous ont valu dernièrement la destruction de notre protection anti intrusion.
Tant il est vrai que ce lieu réservé intéresse de nombreux visiteurs pas toujours bien intentionnés. Il n’est pas simple de profiter d’un tel décor. Il faut le protéger dans cesse mais il en vaut la peine.
Voici quelques bribes de cette belle histoire qui a fini comme dans tous les contes de fées par ces mots : « et ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants ».
« Chère Madame, Voici quelques photos d’Isthmia récupérées par ma femme.
La grand-mère de ma femme qui louait cette maison s’appelait Evelyne Lefebvre.
Bien cordialement J-D et M-E P. (…)
« Merci beaucoup pour votre message et la prolongation du séjour virtuel à Isthmia que vous nous permettez!
En effet, c’est au cours des étés 1964 et 1965, juste avant la cession au promoteur, que la grand-mère de Marie-Evelyne louait la maison pour réunir ses enfants et nombreux petits enfants. Selon Marie (qui avait alors 11 ans) ces vacances étaient effectivement idylliques. Elle se souvient d’une dame très gentille qui occupait la maison à l’entrée de la propriété et qui s’appelait Fernande. Marie se souvenait aussi du prix de 2 millions qui avait été évoqué par ses parents et oncles et tantes, sans qu’ils puissent sérieusement envisager une telle acquisition, à laquelle cependant tous les petits enfants les poussaient ! Un effet indirect de cette cession est que la famille de ma future femme dut changer de lieu de vacances et choisit la Bretagne où je l’ai rencontrée en 1970. Ainsi je dois aussi beaucoup à votre résidence
LES VACANCES DE MARIE
«Chaque année ma grand-mère nous emmenait en vacances dans des endroits idylliques et nous avons eu la chance de venir à Isthmia 2 années de suite.
Nous sommes arrivés en voiture depuis le Nord de la France, levés depuis 5 h du matin pour arriver vers 17 h avec le chant des cigales et le parfum des pins parasols. La température était bonne.
Le portail était ouvert pour notre arrivée, nous avons été accueillis par Fernande, la gardienne dont la maison était juste à l’entrée de la propriété.
Après une grande Allée d’arbres la maison nous est apparue.
Splendide et imposante surtout pour une enfant de 10 ans !
Avant de visiter nous sommes allés dans nos chambres respectives selon notre âge et notre famille, nous étions 3 familles de 5, 4 et 3 enfants, plus ma grand-mère et une nounou pour ma tante qui avait 3 enfants jeunes. Nos chambres avaient toutes des moustiquaires. Objets inconnus pour nous jusqu’à présent.
Ensuite nous sommes descendus visiter le reste de la maison.
Un grand salon réservé pour les Grandes personnes, donc interdit pour les enfants, une salle à manger immense entièrement meublée de meubles anciens et d’époque empire et Napoléon. Magnifiques.
Les parents nous avaient expliqué qu’ils étaient fragiles.
Un bureau bibliothèque et un hall avec un grand escalier en marbre,
Comme dans les contes de fées !
Vers dix-neuf heures nous sommes passés à table pour avoir du porridge… salé ! Nous étions tout déconfits car nous le mangions sucré d’habitude!
Après avoir fait notre toilette, nous avons lu et sommes allés nous coucher.
Nous dormions la fenêtre ouverte.
Les bruits de la nuit nous étaient inconnus, cris de chouettes, oiseaux nocturnes et insectes vrombissants.
Le lendemain matin, nous sommes descendus en maillot de bain pour prendre le petit déjeuner sur la terrasse.
Nous étions installés autour d’une table en fer forgée blanche et ronde. Un banc rond autour y était attaché. Tout avait été préparé par Fernande. Pain beurré et confiture, chocolat chaud ou lait nature ou café pour les plus grands (14 ans à 17 ans).
Après le petit déjeuner nous sommes remontés ranger notre chambre et fait le lit. Certains avaient des devoirs de vacances.
À 11h départ pour la plage.
Pour y aller il fallait prendre un chemin qui serpentait pendant 10 minutes environ vers le bas, pour la remontée il fallait 10 minutes de plus car la montée était raide!
Ce chemin de terre était entouré de buisson et de fleurs.
Arrivés en bas, nous étions dans une crique où les autres personnes qui auraient voulu venir devaient passer par la mer avec de l’eau jusqu’aux genoux!
Quand ils voyaient toute la famille ils repartaient bien vite car nous étions assez bruyants.
En face il y avait un gros rocher d’où nous pouvions plonger.
La mer était claire et transparente et nous pouvions voir les oursins dans les rochers. Mon oncle les pêchait. Il me les a fait apprécier.
À midi et demi, il fallait remonter pour se doucher avant le déjeuner.
Nous prenions tous les repas dehors sauf lors d’orage.
Là-bas les orages étaient si forts que les éclairs éclataient sans arrêt ainsi la nuit il faisait jour!
L’après-midi nous avions la sieste obligatoire pour tous ainsi mes tantes pouvaient aller se faire bronzer sur la terrasse tout en haut de la maison sans être dérangées.
Nous étions un peu grands pour faire la sieste, aussi nous nous faufilions dans le parc où nous avions fait une cabane dans la forêt de mimosas.
Nous avions défriché une petite partie et construit une cabane avec les branches.
Quelques verres et du sirop d’orange, nous étions les rois!! En fin d’après-midi nous redescendions à la plage avec les parents, et si ceux préféraient faire autre chose, nous y allions avec Liliane, la fille de Fernande.
Liliane avait environ 18 ans, elle avait une peau de rousse et craignait le soleil.
Aussi il fallait attendre 17 h pour pouvoir descendre, mais c’était mieux que rien.
Le soir après le dîner nous allions nous coucher sans problème !
Dans la propriété le jardinier avait une vielle voiture, une Fiat de 1924 camionnette, que mon frère aîné conduisait avec ses cousines à l’arrière.
À côté de la maison de Fernande il y avait un figuier énorme, cette année-là, il était plein de fruits …tant que nous avions fait une bataille de figues.
Dans quel état nous sommes rentrés? Je n’en parlerais pas!
Dans la propriété, il y avait un tennis et nous faisions des tournois entre parents et entre enfants, les enfants les plus grands arbitraient pour les parents, c’était très sérieux même si nous étions morts de rire à les voir discuter les points !
Sur la terrasse il avait des pins parasols qui avaient des pignons. Nous les ramassions pour les casser et les donner à ma Grand-mère qui adorait ça.
De temps en temps les petits faisaient des pièces de théâtre sur la terrasse, les plus grands jouaient aux cartes ou aux dames.
Il y avait aussi une bibliothèque bien approvisionnée en livres classiques que nous pouvions emprunter.
Pendant deux étés nous avons vécu comme des princes et des princesses.
Ceux sont les meilleures vacances que j’ai vécues.
J’espère que ce court récit vous donnera une idée de la vie de l’époque. Bien cordialement.»
Marie Evelyne P.
Merci infiniment Marie-Evelyne pour cette belle histoire qui sera je l’espère suivie par d’autres anecdotes aussi émouvantes et qui nous permettent de revivre les belles années de la Villa Isthmia.
PRECEDEMMENT SUR LE BLOG
17 janvier 2019 – Je vous renvoie à l’article qui évoque les débuts de cette nouvelle vie.
Art Si Isthmia m’était conté
«Si ISTHMIA m’était conté» la rubrique d’Yvette B.
Historiquement Isthmia
Les Diaporamas du Mag
4. L’empreinte des archis à Isthmia.pps Envoyé le 20/03/2016 à 14:43 Taille du document: 6648 Ko Lien court: http://www.fichier-pps.fr/r/seth 3. Le printemps à Isthmia.pps Envoyé le 20/03/2016 à 14:43 Taille du document: 7291 Ko Lien court: http://www.fichier-pps.fr/r/KeJd http://www.fichier-pps.fr/2016/03/20/le-printemps-a-isthmia/
Encore bravo pour votre blog et encore merci
Chère madame vous pouvez publier sans problème.
J’ai toujours plaisir à lire des histoires sur Isthmia, et je vous en remercie
Amitiés
Marie-Evelyne