Des loups géants disparus depuis 12500 ans recréés en laboratoire

L’Œil de GEO: des loups géants disparus depuis 12500 ans recréés en laboratoire – Geo.fr

«Rendus célèbres par la série Game of Thrones, les redoutables « dire wolves » ou loups géants foulent à nouveau la terre… ou presque. Pour la première fois, une entreprise de biotechnologie affirme avoir réussi la «première dés-extinction au monde», en recréant trois chiots de cette espèce disparue depuis la fin de la dernière ère glaciaire. Une prouesse technologique qui soulève autant de fascination que de questionnements, notamment éthiques (…) Pour reconstituer le génome du loup géant, les chercheurs ont analysé des restes fossilisés, notamment une dent vieille de 13 000 ans et un crâne de 72 000 ans. « Notre équipe a pris l’ADN d’une dent vieille de 13 000 ans et d’un crâne de 72 000 ans et a créé des chiots loups géants en bonne santé », a déclaré Ben Lamm, PDG de Colossal, dans un communiqué. « Il a été dit un jour que ‘toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie’. Aujourd’hui, notre équipe dévoile un peu de la magie sur laquelle elle travaille (…)

Ce succès s’inscrit dans un projet plus large : ressusciter d’ici 2028 le mammouth laineux, dont l’entreprise a récemment dévoilé une version miniature… chez la souris. Les « souris laineuses » arborent un pelage proche de celui des anciens géants de l’âge glaciaire, démontrant une étape cruciale dans ce programme ambitieux.

En attendant le retour du mammouth, voici la souris laineuse

Si les implications en matière de biodiversité suscitent l’enthousiasme, le débat éthique reste entier.

Peut-on vraiment ramener à la vie une espèce disparue ?

Et surtout, à quel prix ?

Pour l’instant, Colossal semble déterminée à franchir les limites de la biologie.»

Une prouesse déjà contestée par le monde scientifique

La dé-extinction a ses limites

Si cette annonce fait déjà beaucoup parler d’elle, certains scientifiques contestent déjà les affirmations de Colossal Biosciences. Dans une interview pour la BBC, le Dr Nic Rawlence fait part de ses doutes quant aux résultats annoncés par l’entreprise américaine. « L’ADN ancien, c’est comme si on mettait de l’ADN frais dans un four à 250 °C toute la nuit. Il en ressort fragmenté, comme des éclats et de la poussière. On peut le reconstruire, mais ce n’est pas assez bon pour en faire quoi que ce soit d’autre », déclare le paléogénéticien à la BBC. Selon lui, l’ADN est beaucoup trop dégradé et endommagé pour être copié ou cloné biologiquement.

L’espèce à qui les chercheurs ont redonné vie n’est donc pas un loup géant disparu il y a 10.000 ans mais un loup gris physiquement modifié. « Colossal a donc créé un loup gris, mais avec des caractéristiques similaires à celles d’un loup redoutable, comme un crâne plus grand et une fourrure blanche. C’est un hybride. »

Vous en pensez quoi?